
La Nouvelle-Calédonie est un archipel d'Océanie situé dans l'océan Pacifique à 1 500 km à l'est de l'Australie et à 2 000 km au nord de la Nouvelle-Zélande, à quelques degrés au nord du Tropique du Capricorne.
Distante de la métropole de près de 20 000 kilomètres et d'une superficie de18 575 5 km², cette collectivité territoriale de Mélanésie rattachée à la France et créée par l'accord de Nouméa, est dite sui generis (ou « de son propre genre ») car possédant un statut particulier, différent des autres collectivités d'outre-mer (COM)2,3. Néanmoins, un référendum local portant sur son indépendance ou son maintien au sein de laRépublique française est prévu entre 2014 et 2019.
Son chef-lieu ou capitale, Nouméa, en est aussi la principale commune et la seule grande ville. Elle compte 97 579 habitants au dernier recensement de 2009. Le Grand Nouméa (avec les communes voisines de Païta, Dumbéa et Mont-Dore) compte 163 723 habitants.
Son code postal commence par 988.
Géographie
La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles et d'archipelsmélanésiens de l'océan Pacifique Sud, situé dans la mer de Corailautour des coordonnées 21° 30′ Sud 165° 30′ Est, à environ 1 200 kmà l'est de l'Australie et 1 500 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande. Le pays insulaire de Vanuatu la borde au nord-est. Elle couvre une superficie terrestre totale de 18 575,5 km²6 et environ 3 400 km de côtes7.
Les îles
La Nouvelle-Calédonie est centrée autour d'une île principale, laGrande Terre. Elle comprend également plusieurs ensembles d'îles plus petites, les îles Belep au nord de la Grande Terre, l'île des Pinsau sud, les îles Loyauté à l'est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré) et plus loin à l'ouest l'archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone.
Sur une superficie d'environ 16 360,8 km²8, la Grande Terre est de loin la plus grande de toutes les îles néo-calédoniennes. Elle s'étire du nord-ouest au sud-est sur près de 400 km en longueur et 50 à 70 km en largeur. Elle est parcourue sur toute sa longueur par une chaîne montagneuse, dont le point culminant, le mont Panié, s'élève à 1 629 mètres9 (5 344 pieds) d'altitude.
Les îles Loyauté sont situées à une centaine de kilomètres à l'est. Lifou est la plus vaste de ces îles, avec 1196,1 km², et est plus étendue que la Martinique. Viennent ensuite Maré (641,7 km²), Ouvéa (132,1 km²) et Tiga (11 km²10).
À environ 45 km au large de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, les îles Belep couvrent 69,5 km² répartis en trois îles : Art (la plus grande, avec 52 km²11, et la seule à être peuplée), Pott et les îlots rocheux Daos du Nord et Daos du Sud.
Limite sud du lagon néo-calédonien, l'île des Pins, située à environ 50 km de la pointe sud-est de la Grande Terre, couvre quant-à-elle 152,3 km²12.
À cela il faut ajouter plusieurs groupes d'îlots et de récifs affleurant non habités :
- l'archipel des Chesterfield, à 550 km à l'ouest-nord-ouest de la pointe nord de la Grande-Terre, qui sert essentiellement pour la récolte de données météorologiques et de réserve naturelle pour les oiseaux marins et les tortues13, et qui comprend14 :
- les récifs Bampton au nord avec les îlots Avon, Bampton et Reynard et la caye sableuse de Skeleton.
- l'atoll des îles Chesterfield à proprement parler avec les îles Longue, du Passage (ou Bennet) et Loop ainsi que les îlots du Mouillage.
- les récifs de Bellone et Booby, situées à 60 km au sud-est des Chesterfield auxquelles elles sont généralement associées.
- les récifs d'Entrecasteaux, à 180 km de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, dans le prolongement des îles Belep desquelles ils sont séparés par le « Grand Passage », détroit de 500 à 600 mètres de fonds. Il comprend les atolls de Huon, de Surprise (les deux plus importants, avec les îles Fabre, Huon, Le Leizour et Surprise15), de Pelotas et du Portail16. Ils constituent la limite nord du lagon de la Nouvelle-Calédonie.
- l'île de Walpole, à 140 km au sud-est de Maré et à 200 km à l'est-sud-est de la pointe sud de la Grande Terre.
- les îles Matthew et Hunter, respectivement à 450 et 520 km à l'est de la pointe sud de la Grande Terre, dont la possession est contestée à la France par le Vanuatu. Météo France a installé une station météorologique automatique sur l'île Matthew en 1981.
Les lagons
Le lagon néo-calédonien a une surface totale de 24 000 km², ce qui en fait l'un des plus grands lagons du monde (et que l'on présente également généralement comme « le plus beau lagon du monde »17).
Il est ceinturé par une barrière de corail d'une longueur de 1 600 km, située entre 2 et 50 km des côtes de la Grande Terre, et s'étendant, desrécifs d'Entrecasteaux au nord-ouest à l'île des Pins au sud-est, sur 680 km de long. La température des eaux varie entre 22 et 30 °.
En dehors de la Grande Terre, plusieurs atolls possèdent leurs propres lagons, le plus important d'entre eux étant Ouvéa avec un lagon de850 km²18.
Le 7 juillet 2008, une grande partie des lagons de Nouvelle-Calédonie, soit 6 sites formant une totalité de 15 743 km², ont été inscrits aupatrimoine mondial de l'UNESCO19. Il s'agit du 33e site inscrit au patrimoine mondial pour la France, et plus particulièrement de son second site naturel après le golfe de Porto (inscrit en 1983) et le premier d'outre-mer.
Climat
Le territoire jouit d'un climat tropical, tempéré par l'influence océanique et influencé périodiquement par les phénomènes El Niño et La Niña, avec des vents dominant à l'est et au sud-est (les alizés). Il comprend des températures relativement chaudes (la moyenne des températures moyennées sur 12 mois pour la période1952-1965 est d'environ 23,2 °C, avec un pic inférieur à 22,3 °C en 1965 et supérieur à 25 °C en 199820) et une humidité assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humidité de l'air oscillant entre 73 et 81 %)21.
L'année est divisée en deux saisons, séparée par deux inter-saisons, déterminées par la position de lazone de convergence intertropicale (ZCIT) et l'importance de l'anticyclone de l'île de Pâques :
- la saison chaude et humide, ou été austral, ou encore « saison des cyclones », de mi-novembre à mi-avril. Elle est caractérisée par des températures maximales de 28 °C à 32 °C, mais pouvant aisément dépasser les 30 °C (la plus forte température jamais enregistrée étant ainsi de 39,1 °C à Bouraké, sur la commune de Boulouparis, le 8 janvier 2002) et un fort taux d'humidité. Le mois le plus chaud de l'année est généralement février, avec des températures moyennes entre 24 et 29 °C, et le plus pluvieux estjanvier, avec des précipitations moyennes de 244,1 mm22. La ZCIT étant dans l'hémisphère sud, de nombreux cyclones ou dépressions tropicaux se succèdent à cette période et peuvent parfois être violents. Ainsi, le cyclone Erica, qui a frappé la Nouvelle-Calédonie les 13 et 14 mars 2003, a offert au Territoire ses records de vents et de pressions minimales (tous enregistrés à la pointe de Vavouto, au sud de Voh, le 14 mars 2003), soit un vent moyenné sur 10 minutes de 166 km/h, des rafales de 234 km/h et une pression de 952,3 hPa23. Ce cyclone a alors fait deux morts, près de 3000 sans-abris momentanés et des dégâts matériels estimés à 5,692 milliards de Francs Pacifique(47,7 millions d'euros environ).
- une première saison de transition, de mi-avril à mi-mai, avec une diminution du nombre de basses pressions, des précipitations et des températures.
- la saison fraîche, ou hiver austral, de mi-mai à mi-septembre. C'est une saison douce autant pour ses températures que pour sa pluviométrie, la ZCIT étant alors dans l'hémisphère nord et le Territoire étant sous l'influence des perturbations d'origine polaire qui remontent la mer de Tasman et qui amènent des « coups d'ouest » (vents froids et forts d'ouest, entraînant des phases d'importantes précipitations sur la côte ouest de la Grande Terre). Les températures oscillent généralement entre 15 °C et 25 °C, avec toutefois des minimales pouvant descendre en dessous des 15 °C en altitude (le record de la température la plus basse enregistrée en Nouvelle-Calédonie est de 2,3 °C à Bouraille 17 juin 196523). Le mois le plus frais de l'année est en général août, avec des températures moyennes entre 17 et 24 °C22.
- la deuxième saison de transition, ou saison sèche, de mi-septembre à mi-novembre. C'est à cette période que l'anticyclone de l'île de Pâques atteint son étendue maximale, faisant remonter les températures (qui oscillent entre 18 et 26 °C) et protégeant l'archipel des perturbations polaires. Cela se traduit par des alizés largement dominantes et de très faibles précipitations, le mois le plus sec étantoctobre avec des précipitations moyennes de 60,5 mm22. De nombreux « feux de brousse » et incendies se déclenchent généralement à cette époque de l'année.
Mais au-delà de ces données globales, il existe d'importantes différences régionales qui donnent naissance aux différents paysages de la Nouvelle-Calédonie.
Paysages
La côte est, exposée aux vents dominants et donc plus humide, présente des paysages deforêts tropicales denses (palmiers, cocotiers...) le long d'une bande littorale étroite enchâssée entre les montagnes et l'océan.
La côte ouest, en revanche, est protégée des vents dominants par la Chaîne, et est donc plus sèche. Elle offre ainsi un paysage de larges et longues plaines herbeuses et de savane (dont l'arbre emblématique est le niaouli), montant progressivement par une série de collines et de plateaux, recouverts de forêt sèche, vers les montagnes. Le littoral quant-à-lui est dominé par la mangrove, même si des zones claires se sont formées au nord de la Grande Terre. En effet, un excès de sel a provoqué la mort des palétuviers, des arbres pourtant aptes à pousser dans l'eau de mer. Mais, depuis une dizaine d'années (2008), la salinité diminue et les clairières reverdissent peu à peu.
Un écosystème particulier, appelé « maquis minier », caractérisé par une végétation buissonnante, à l'instar du maquis des zones méditerranéennes, s'est développé sur le sol ferreux des plaines et collines de l'extrémité sud de la Grande Terre.
Les îles Loyauté enfin, de par leur formation géologique particulière (de type atoll surélevé), présentent des paysages particulièrement chaotiques. Ainsi, bien que le relief y soit très peu élevé (culminant à 138 m à Maré, à 104 m à Lifou et à 42 m à Ouvéa), il donne naissance aussi bien à de nombreuses falaises et terrasses en bord de mer (falaises de Xodre à Lifou ou de Lekini à Ouvéa) qu'à un important réseau de grottes et à de véritables gouffres à l'intérieur des terres (grottes de Gossanah à Ouvéa). D'un autre côté, si la porosité du sol a empêché la présence d'un réseau hydrographique, les eaux de pluie issues des importantes précipitations que connaissent les îles s'infiltrant en effet directement dans le sol, elle a permis l'apparition de véritables « lentilles d'eau douce » (le trou de Bône à Maré), chaque île comportant ainsi une multitude de petites nappes phréatiques d'eau douce, ou saumâtre à Ouvéa, « flottant » au-dessus de l’eau salée, grâce à sa plus faible densité et à la faible miscibilité des deux liquides. Quoi qu'il en soit, la question de l'approvisionnement en eau douce et de la gestion des réserves des nappes est une question importante aux îles Loyauté, avec l'installation de citernes pour recueillir les eaux de pluie ou d'une usine de dessalement à Ouvéa.
Biodiversité
La Nouvelle-Calédonie se distingue notamment par une biodiversitéd'une étonnante richesse et originalité. Le taux d'endémicité est le plus élevé au monde.
- Plantes : 5 familles, 107 genres et 3 380 espèces endémiques,
- Reptiles (geckos et scinques) : 24 genres, 112 espèces dont 106 endémiques (95%)
- Oiseaux : 1 famille, 3 genres, 23 espèces endémiques (liste des oiseaux calédoniens) dont le cagou, emblème du Territoire.
- Crustacés d'eau douce : 14 espèces endémiques
- Poissons d'eau douce : 11 espèces endémiques
- Mammifères : 6 espèces endémiques de chauve-souris.
- Insectes : environ 4 000 espèces endémiques répertoriées sur un total estimé de 8 à 20 000.
- Invertébrés : environ 4 500 espèces inventoriées sur un total estimé supérieur à 15 000, avec un taux d'endémicité de 90 % à 100 %.
- Faune et flore récifales et marines. Le bilan des connaissances sur la biodiversité marine en Nouvelle-Calédonie fait état d'environ 20 000 espèces (IRD), (dont 5 % endémiques), avec bon nombre de « fossiles vivants et formes archaïques ». Mais de nombreux secteurs demeurent encore inexplorés, ce qui laisse à penser que la biodiversité est bien plus élevée encore.
Elle est tout de même en danger du fait, entre autres, de l'invasion depuis les années 1960 de Wasmannia auropunctata et la pollution des lagons par les industries.
Architecture
Case kanake
L'architecture traditionnelle kanake comprend uniquement la case, véritable symbole de l'organisation de la société. Il en existe de plusieurs types : à la fois lieux des cérémonies ou palabres (grande case du clan ou des districts des Îles Loyauté, les plus représentatives et les plus chargées de symbolisme), d'habitat (avec des cases ordinaires pour les femmes) ou de stockage (greniers à igname). Ronde (forme qui représente un espace collectif de vie, propice aux palabres, aux échanges et au maintien d’un esprit communautaire) avec un toit conique offrant souvent une forte pente (pour permettre l'écoulement des eaux de pluie, tandis que la forme aérodynamique générale de l'édifice permet une forte résistance aux vents violents quelle que soit leur direction), elle est souvent construite, notamment sur la Grande Terre où les inondations sont courantes, sur un tertre surélevé par rapport au terrain naturel pour échapper aux dégâts des eaux. Sa construction n'utilise que des matériaux végétaux : murs et « pré-couverture » du toit (kötu en Xârâcùù)101 en peau de niaouli (élément particulièrement étanche) généralement (et dans certaines régions avec du pandanus ou du cocotier), couverture du toit en paille (bon isolant qui permet de maintenir une température ambiante constante et douce tout au long de l'année, même en période de fortes chaleurs), attaches de la structure avec des lianes (rendent l'édifice flexible et donc résistants encore une fois aux intempéries) et éléments importants (flèche faîtière, poteau central, poteaux de tour de case, chambranle, linteau de la porte) en bois de houp (arbre endémique à la Nouvelle-Calédonie, séculaire, représentant l'origine des clans et dont le bois est sacré). Chacune des pièces sculptées a une symbolique particulière102,103,104 :
- la flèche faîtière, qui domine la case, représente le « frère aîné », à savoir le chef de clan, ou, aux Îles Loyauté, le grand chef du district, et se compose d'un visage central, d'un tronc pied qui la rattache au sommet de la case et d'une partie supérieure qui représente la spécificité du clan (percée d'une toutoute souvent pour les clans dits « de la mer », surmontée sinon d'un animal totémique ou d'une coiffe particulière). Elle est enlevée lorsque le « frère aîné »/grand-chef meurt et remplacée par celle de son successeur. Elle est devenue aujourd'hui l'un des principaux emblèmes de l'identité kanake (surtout sous sa forme percée d'une toutoute) et est présente aussi bien sur le drapeau indépendantiste kanak, les pavillons des Provinces des Îles Loyauté et Nord, le logo du gouvernement local et, plus largement, le blason de la Nouvelle-Calédonie.
- le poteau central, qui supporte la structure, c'est contre lui que s'adosse le « frère aîné »/grand-chef et autour s'assoient ses « cadets » (chefs des clans qui composent le district aux Îles Loyauté ou des lignées mineures d'un clan). Il est souvent sculpté, avec des images retraçant l'histoire orale du clan ou le symbolisant. Selon les endroits, il représente le « frère aîné » ou bien le sorcier - ministre chargé du maintien des rites qui assurent le pérennité du clan. Entre lui et l'entrée est aménagé, à même le sol, un foyer qui a une double fonction : réchauffer l'intérieur durant les moments les plus frais de l'année, et préserver l'ossature et le bois contre le pourrissement et les termites par la fumée.
- les poteaux de tour de case représentent les clans/lignées « cadettes » dépendant de celui du grand-chef/« frère aîné » : ils rappellent ainsi qu'ils sont le support de l'unité du district/clan, et que sans eux celui-ci s'effondre. Ils comprennent généralement un visage central.
- les chambranles qui entourent la porte, ils symbolisent les esprits protecteurs du district/clan dont le visage est représenté.
- le linteau de la porte est placé bas, à environ 1 m 50 du sol, obligeant les visiteurs à s'incliner en signe de respect lorsqu'ils pénètrent dans la case.
Les dix haut bâtiments du Centre culturel Tjibaou de Renzo Piano reprennent d'une matière stylisée la forme des cases traditionnelles kanakes.
Maisons coloniales
La colonisation de peuplement à partir du milieu du xixe siècle a permis le développement d'un style architectural résidentiel particulier dit des « maisons coloniales » qui se retrouve, avec certaines variantes, dans d'autres anciennes colonies françaises (Réunion, Antilles, Polynésie française, Indochine) ou anglo-saxonnes (dans les États du Sud des États-Unis ou l'Inde). Bien que de factures variables, elle offre généralement un certain charme et un élément identitaire important pour les populations locales, notamment d'origine européenne ouCaldoches, qui poussent pour leur préservation. Toutefois, les intempéries (notamment les cyclones), l'usure (rouille des toits, pourrissement et attaque de termites sur les éléments en bois) ou divers projets immobiliers ont entraîné la disparition de la plupart de ces maisons. Présentes dans la plupart des communes ayant connue une certaine implantation européenne, surtout sur la côte ouest, les plus célèbres et représentatives restent l'ancienne Banque Marchand ou Ancienne Mairie (première banque locale de 1874 à sa faillite retentissante pour la colonie en 1880, avant de servir d'hôtel de Ville de 1880 à 1975 et reconverti en 1996 en Musée de la Ville105), la Maison Cellières du Faubourg Blanchot (délabrée depuis le décès de sa dernière propriétaire en 1995 et « squattée » par plusieurs familles pendant des années, elle a été rachetée par un promoteur qui a eu la charge, en échange de la construction d'un immeuble sur une partie du terrain, de la reconstruire à l'identique de l'originale)106,107, le « château Hagen » ou encore le bâtiment historique de la clinique Magnin à la Vallée des Colons pourNouméa, le « Château Grimigni » à Pouembout. Elles comprennent généralement108 :
- une assise et ossature centrale (murs, fondations) en dur (pierres, chaux, voire béton cyclopéen), mais quelquefois en bois, et une toiture en tôle. Les murs sont particulièrement épais (60 à 100 cm), donnant aux édifices un aspect massif et permettant de réguler la température intérieure. La forme générale est rectangulaire. Le tout est souvent surélevé, pour éviter les inondations, profiter d'un vide sanitaire pour lutter contre la chaleur ou tout simplement, pour celles de Nouméa, parce qu'elles sont souvent construites, sur des zones marécageuses.
- un corps principal, salles de détente, salon d’été, salle à manger, chambres, et agrémentée sur l'avant, ou tout autour de la bâtisse, d'unevéranda protégée d'une contre-pente avec frise de tôle découpée en pointe. Les murs sont percés d'assez larges fenêtres ou baies, aveccroisillons, persiennes ou verrières multicolores. Il y a souvent un étage avec des chambres ou plus généralement un grenier (remise à meuble ou, en milieu rural, entrepôt de produits de la ferme), parfois lui aussi doté d'une véranda ornée de garde-corps de paliers ouvragés. Le toit en tôle à quatre pans en pignon (quelquefois avec un faux-pigeonnier) et surmonté de faux-pinacles ou faux-paratonnerres. Les maisons les plus travaillées disposent de marquises au-dessus des portes ou des fenêtres. Le sol est en plancher.
- une ou plusieurs annexes servant de caves (cellier, réserve à denrées, mûrisserie), d'ateliers, d'ateliers ou d'abris pour les outils ou les matériaux, de cuisine qui sont ainsi généralement séparées du bâtiment principal, de sanitaires, de logements pour les employés de maison ou ouvriers agricoles.
Groupes
Les recensement enregistrant les données faisant apparaître « l'origine ethnique » des personnes est admise, par dérogation, en Nouvelle-Calédonie. Ainsi, la CNIL a donné un avis favorable au recensement de 2009 pour la Nouvelle-Calédonie, qui fait apparaître « l'origine ethnique » des personnes. Ces données étaient enregistrées jusqu'en 1996, mais ne l'avait pas été pour le recensement de 2004. La CNIL rappelle une délibération de 2002, dans laquelle elle avait affirmé que « le recueil de l'appartenance ethnique des personnes, compte tenu des caractéristiques sociodémographiques propres au territoire de Nouvelle-Calédonie, répond à un motif d'intérêt public [...] » 29.
Selon un rapport parlementaire de 1998, la répartition ethnique de la population était la suivante 30:
- les Kanaks (Mélanésiens) qui représentent 44,1 % de la population néo-calédonienne.
- les descendants d'Européens historiques souvent métissés, représentent 34,1 % de la population : lesCaldoches, principalement d'origine française, descendants d'anciens bagnards ou de colons libres dont beaucoup d'Alsaciens-Lorrains ayant fui l'Alsace ou la Lorraine après leur incorporation à l'Empire allemand en 1870, mais aussi les quelques descendants de la dernière grande vague de « peuplement libre » de la colonie dans les années 1920, phase généralement appelée la « colonisation des nordistes » car les familles venaient alors essentiellement du Nord de la France. Mais on retrouve également de nombreux patronymes d'origine britannique (Martin se prononçant « Martine » dont l'homme politique local Harold Martin, Johnston...) ou irlandaise (Daly qui se prononce « Délé », O'Donnoghue, Nagle...), familles descendant de certains aventuriers pour la plupart déçus de la « ruée vers l'or » qu'a connue l'Australie au milieu du xixe siècle et qui ont alors tenté leur chance dans cette l'île voisine de Nouvelle-Calédonie comme négociants ou éleveurs, et sous l'impulsion de James Paddon (un aventurier et commerçant britannique installé dans l'île Nou, actuelle Nouville dans la rade de Nouméa avant même que la ville soit créée et la Nouvelle-Calédonie soit française). Il faut noter aussi la présence de descendants d'Italiens (Pantaloni, Paladini, Gervolino...), d'Allemands (Tuband, Metzger, Münkel...), de Belges (Metzdorf...), entre autres.
- les Polynésiens du sud (dont les Wallisiens et Futuniens), représentent 9 % de la population alors que les Vanuatus représentent 1,4 %. Ils sont pour la plupart venus à partir des années 1960 et 1970 afin de faire face à une forte poussée démographique dans leurs îles natales et pour trouver du travail dans une Nouvelle-Calédonie en plein essor grâce au boom du nickel.
- Les Tahitiens représentent 2,6 % de la population néo-calédonienne.
- les Européens issus d'une immigration plus récente datant de la deuxième moitié du xxe siècle, et principalement d'origine française.
- divers groupes asiatiques historiques, notamment Indonésiens représentant 2,5 % et Vietnamiens représentant 1,4 % de la population, descendent d'une ancienne main-d'œuvre venue pour travailler essentiellement dans les caféries (surtout pour les Indonésiens). Il y a aussi quelques familles de souches d'origine japonaise (Tsuitsui, Nakamura, Takamatsu, Tanaka...). À cela il faut ajouter une faible part, mais non négligeable, de Chinois (0,4% de la population).
- Il existe également en Nouvelle-Calédonie des descendants des déportés musulmans kabyles de la révolte des Mokrani (Algérie), parfois dénommés les « Kabyles du Pacifique » et d'engagés indiens d'origine réunionnaise venus sous l'impulsion de Gabriel Le Coat de Kerveguen, grand propriétaire cannier réunionnais désireux de faire cultiver la canne à sucre en Nouvelle-Calédonie (région de la Naïna) et qui a fait ainsi venir plusieurs familles de l'île de la Réunion et leur main-d'œuvre essentiellement composée de « Malabars ».
La démographie est une donnée politique importante en Nouvelle-Calédonie. Depuis les accords de Nouméa, en effet la composition ethnique du collège électoral est un enjeu dans l'optique du référendum. Les indépendantistes soupçonnent l'État d'encourager l'immigration de métropole par des avantages fiscaux et d'Asie de façon à mettre en minorité les peuples autochtones davantage favorables, selon eux, à l'autonomie ou l'indépendance.
D'autre part, l'attractivité économique de la Nouvelle-Calédonie favorise une immigration importante de populations polynésiennes (notamment de Wallis-et-Futuna, que l'État français tente de freiner par un important programme de développement spécifique dans cette autre collectivité d'outre-mer, ainsi qu'en Polynésie française). Aujourd'hui les Wallisiens par exemple y sont plus nombreux qu'à Wallis-et-Futuna, et des conflits ethniques se produisent avec les Mélanésiens.
Ce cosmopolitisme est également à l'origine de la présence de langues, dialectes et façons spécifiques de s'exprimer propres à l'archipel.
Langues
Le français est la langue officielle, avec un accent et des expressions particulières au sein de la population européenne installée depuis plusieurs générations en Nouvelle-Calédonie ainsi que dans les autres communautés non-européennes. Mais il existe 28 langues locales (qui sont des langues austronésiennes) dont cinq ont le statut (entre autres pour des raisons historiques) de « langue régionale » : trois sur laGrande Terre (le paicî, dans la région de Poindimié, l'ajië, dans la région de Houailou et depuis peu le xârâcùù dans la région de Canala et deThio), et deux dans les îles Loyauté (le nengone, dans l'île de Maré, et le drehu, dans l'île de Lifou).
Les autres langues parlées par les communautés vivant dans l'archipel sont le bichelamar (Ni-Vanuatu), le wallisien, le futunien, le tahitien, levietnamien et le javanais.
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